Comme leur nom l'indique, les miels monofloraux sont en principe issus d'une seule variété florale, mais il est dans la pratique impossible de certifier que les abeilles ont bien butiné le nectar de cette seule et unique variété à cent pour cent !
On considère qu'un miel est monofloral s'il provient d'une seule et même variété à 80 %. Même si la floraison d'une variété est abondante et bien localisée, il suffit parfois de quelques facteurs imperceptibles pour l'homme (un changement de vent dominant, de température, d'hygrométrie) pour que les abeilles décident d'aller un peu plus loin, là où d'autres variétés sont également en train de fleurir.
La récolte d'un miel monofloral n'est pas toujours facile : si elle ne pose pas de difficulté pour les miels de colza ou de tournesol, et dans une moindre mesure pour les miels d'acacia, de romarin, de châtaignier, de sapin ou de tilleul, elle est souvent plus aléatoire pour des miels plus rares, de serpolet ou de rhododendron, de chardon ou de framboisier.
Si de très nombreux végétaux possèdent des qualités mellifères, un nombre restreint d'entre eux permet une production monoflorale caractéristique.
Les miels de colza et de tournesol représentent à eux seuls près de la moitié de la production française globale. Achetés en vrac par des négociants conditionneurs, ils sont commercialisés sous l'appellation générique "miel de France" ou "miel mille fleurs" dans la grande distribution.
Les grands crus (acacia, lavande, romarin, tilleul, châtaignier...) sont bien caractérisés et produits en quantité non négligeable. Reconnus et appréciés des consommateurs, ces miels sont aujourd'hui présents sur tous les étals.
Les crus rares, comme le framboisier, le serpolet, l'arbousier ou le rhododendron, à la production limitée, sont élaborés généralement sur des terroirs exigus, et commercialisés par les apiculteurs eux-mêmes. Très nombreux, ils constituent un vrai plaisir pour les amateurs curieux qui souhaitent découvrir des miels exceptionnels.
Récolter un miel monofloral
Pour sélectionner un miel, il faut disposer les ruches tout près d'une espèce végétale en fleurs dont l'étendue ou la densité soit suffisante Certains ruchers permettent des récoltes successives, mais souvent les producteurs doivent, au grè des floraisons de printemps et d'été, transhumer les colonies, parfois sur de longues distances. Quelques précautions techniques et une récolte dès la fin de la miellée, permettront de produire un miel caractérisé, que seule l'analyse en laboratoire authentifiera.
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