Les mots "apiculteur" et "apiculture" ne datent que de 1845, c'est dire à quel point la science apicole est récente.
On sait aujourd'hui qu'il existe des milliers d'espèces d'abeilles, mais nombre d'entre elles sont solitaires et non pas "sociales".
Celles qui intéressent l'homme appartiennent au genre Apis.
Quatre familles de ce genre existent dans le monde : Apis dorsata, ou abeille géante, et Apisflorea, ou abeille naine, qui sont asiatiques, construisent un rayon unique à l'air libre et ne peuvent vivre que s'il fait chaud. Apis cerana s'installe dans des cavités naturelles et peut être élevée par l'homme, mais on ne la rencontre qu'en Asie du Sud-Est.
C'est donc Apis mellifera qui, en s'est installant en Afrique, en Asie et en Europe, a donné naissance à de nombreuses races géographiques, déterminées par l'environnement, le climat et la végétation, comme l'abeille noire d'Ouessant, l'abeille jaune italienne ou l'abeille grise caucasienne.
Seul le microscope, inventé au XVIII' siècle, a permis aux naturalistes de se pencher sur son anatomie (labium et mandibules, corbeille à pollen, jabot, glandes cirières et pharyngiennes), ainsi que sur ses comportements et la structure précise de la ruche.
En 1783. le Hollandais Swammerdam découvre que le roi de la ruche (du moins le croyait-on jusqu'alors) est en réalité une reine.
La réalité biologique de l'abeille devient tangible avec les travaux du naturaliste Réaumur sur la géométrie des alvéoles, la régulation thermique de la ruche et la conservation du sperme chez la reine.
D'autres études viennent enrichir le tableau, celles de F. Huber sur la manière dont la reine s'accouple avec les faux bourdons ou celles d'A.Jascha sur la fécondation.
Mais c'est peut-être la lecture de la Vie des abeilles, publiée par l'écrivain belge d'expression française Maurice Maeterlinck en 1901 qui se révèle la plus fascinante.
Se tournant vers la nature, lui qui pratiquait l'apiculture depuis de longues années, il y chercha des éléments de réponse aux problèmes de la destinée humaine : c'est à la fois un ouvrage de biologie animale et le fruit de ses réflexions sur le destin de l'abeille, qu'il décrit quittant la ruche chaude et confortable pour affronter un monde plein de périls.
Insistant sur la discipline, l'abnégation et le dévouement des ouvrières, il s'interroge sur la volonté supérieure qui les guide dans l'accomplissement de leur destinée.
La profession d'apiculteur
On compte plusieurs milliers d'apiculteurs à travers tout le pays, cependant, bon nombre d'entre eux ne pratiquent l'apiculture que comme une activité annexe.
Les revenus que l'on peut espérer de l'élevage d'un petit rucher sont relativement modestes, et il ne faut pas oublier que la production de miel est toujours soumise aux caprices des saisons.
Pour être rentable et bien faire vivre une famille, un rucher doit comporter de 300 à 400 ruches.
De bonnes ruches bien garnies de fortes et saines colonies et implantées dans une région mellifère, une bonne compétence et beaucoup de soins peuvent donner un rendement honnête, encore faudra-t-il prévoir les années maigres.
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