Les abeilles forment une grappe, accrochées les unes aux autres, les pattes antérieures des unes accrochées aux pattes postérieures des autres. De leur ventre pourvu de quatre plaques ventrales et de glandes cirières s'échappent de minces pellicules transparentes : la cire. Cette substance, liquide à l'origine, est malaxée, triturée avec du pollen.
Les constructions édifiées par les abeilles sont des alvéoles hexagonaux légèrement inclinés pour que le miel ne s'écoule pas.
Les cellules assemblées forment des rayons.
Dans la ruche, les abeilles établissent des gâteaux de cire irréguliers.
En apiculture moderne, on équipe la ruche de cadres de bois sur lesquels est montée une "fondation", ou mince plaque de cire gaufrée. Ce système oblige les abeilles à construire régulièrement, ce qui facilite grandement la récolte.
La cire est utilisée depuis des millénaires pour confectionner des chandelles qui brûlent avec une flamme douce, sans fumée gênante et sans déchets et qui distillent un parfum léger et agréable.
Suivant les cérémonies, on leur donne des formes et des dimensions variées.
Souvent, on les colore et on les enrichit d'essences végétales aromatiques : camphre, cannelle de Ceylan, cèdre, citron, cyprès, eucalyptus, géranium, girofle, lavande, oranger (fleur), origans, pin sylvestre, romarin, santal, santoline, térébenthine, thuya, thym, etc.
Ainsi, sous l'effet de leur chaleur, elles dégagent doucement des effluves balsamiques qui rendent les appartements plus sains et plus plaisants
Anatomiquement parlant, la cire est une matière grasse sécrétée par les abeilles dans les cellules de la membrane cirière (située dans les quatre derniers anneaux ventraux de l'abdomen).
Cette cire, qui pendant des siècles a été encore plus précieuse que le miel comme produit de la ruche, résulte de la transformation du sucre dans l'appareil digestif, par un processus analogue à celui de la formation de la graisse chez les animaux supérieurs. Avant l'invention de l'électricité, toute matière grasse a servi de source d'éclairage, or sans abeilles, pas de cierges (le mot lui-même vient de cire), ni de bougies.
La cire animale la plus estimée est bien entendu la cire d'abeilles, qui fond vers 62 degrés.
Sa couleur, qui va du jaune très clair à l'orange foncé, n'est pas en relation avec celle du miel, mais au contraire avec la teinte du pollen de la plante visitée, à l'époque de sa production. Bien souvent à un miel foncé (bruyère, pollen blanc) correspond une cire claire et à un miel blanc (sainfoin, pollen orangé) une cire foncée. Encore aujourd'hui, la cire d'abeille, dans le domaine de l'économie domestique, bénéficie d'un renom de qualité pour l'entretien des parquets et des meubles.
On estime que, dans des conditions ordinaires assez favorables, les abeilles consomment une dizaine de kilos de miel pour fabriquer un kilo de cire.
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Les abeilles fabriquent de la cire pour construire les alvéoles qui servent d'une part à stocker le miel et le pollen dans la ruche, d'autre part à loger les ufs et les larves.
Au moins autant que l'organisation sociale de la ruche, la structure géométrique des alvéoles a de quoi fasciner : la section de chacune de ces petites cavités, toutes rigoureusement identiques, est en forme d'hexagone régulier, le fond étant constitué par trois losanges égaux.
Un motif qui, par analogie, a inspiré en tissage le très joli "nid d'abeilles".
Le terme de "gaufre" (du francique mafia, qui veut dire "rayon de miel"), avant de désigner une pâtisserie, renvoie au "gâteau" de cire des abeilles.
Quant au mot "rayon de miel", il vient directement de l'ancien français ree, apparenté au néerlandais rata, qui veut dire tout simplement "miel vierge". Les rayons d'une ruche, gâteaux de cire parallèles et verticaux, dont les cellules sont remplies de miel ou abritent le couvain, comprennent deux rangs d'alvéoles.
Les abeilles construisent leurs rayons avec la plus grande économie : une ruche à rayons fixes de trente litres contient quatre-vingts décimètres carrés de rayons, il suffit d'un kilogramme de cire disposé en rayons pour entreposer trente kilos de miel.
Les ruches à rayons fixes, en paille tressée, en osier ou en bois, souvent coniques ou cylindriques, constituent en fait le modèle de ruche le plus primitif : les abeilles disposent leurs rayons en les attachant contre les parois et au plafond de sorte que l'apiculteur, pour récolter le miel, est obligé de détacher les rayons avec un couteau.
Une amélioration consiste à surmonter la ruche d'une calotte ou d'une hausse qu'il suffit d'enlever quand elle est pleine.
L'invention de la ruche à cadres mobiles a marqué un progrès considérable : les rayons ne sont plus attachés contre les parois, mais disposés dans des cadres de bois, suspendus dans une feuillure supérieure de la paroi, ce qui permet de les sortir sans effort et facilite largement les différentes opérations de la récolte.
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