La ruche ne contient pas que du miel. Celui-ci, bien sûr, sert de nourriture aux abeilles et de provision pour l'hiver, mais les abeilles récoltent aussi le pollen des fleurs et fabriquent d'autres substances : la gelée royale pour nourrir les bébés abeilles, la cire et la propolis pour construire leur habitation
Le pollen
Fine poussière constituée de grains microscopiques jaunes, blancs, orange, rouges et noirs, le pollen que portent les étamines des fleurs représente leurs cellules sexuelles mâles : grâce aux abeilles butineuses, le pollen, qui se colle sur leur corps, passe ainsi de fleurs en fleurs et permet leur fécondation.
Mais le pollen, riche en acides aminés et en vitamines, est également récolté par les abeilles pour leur propre usage.
Elles le mélangent avec un peu de nectar pour former des petits grains, ou pelotes, qu'elles transportent dans les corbeilles de leurs pattes arrière.
L'apiculteur a mis au point un procédé très simple pour récupérer à bon compte une partie du précieux pollen : à l'entrée de la ruche, une grille forme ce que l'on appelle la "trappe à pollen", où les butineuses de retour de vol ne peuvent que laisser tomber dans un tiroir un pourcentage non négligeable de leur pelotes.
Le dispositif à grille est conçu de façon à ne pas prélever la totalité de cette denrée indispensable tant pour les larves du couvain que pour les ouvrières adultes qui s'en nourrissent également.
Une bonne ruche peut fournir jusqu'à quarante kilos de pollen par an. Produit naturel de la ruche, bien qu'il ne soit pas élaboré directement par les abeilles, le pollen n'est ni un aliment miracle, ni une panacée universelle ; son intérêt nutritionnel est cependant certain, tout en bénéficiant d'une valeur ajoutée symbolique évidente, mais le pollen ne possède aucun des grands atouts gastronomiques du miel.
La gelée royale
C'est également le cas de la gelée royale, une substance gélatineuse, blanchâtre et légèrement acide, qui, à la différence du pollen, est entièrement fabriquée par les abeilles.
C'est la nourriture exclusive des larves jusqu'à leur troisième jour d'existence, ainsi que de la reine tout au long de sa vie. d'où son qualificatif. Les jeunes "nourrices" âgées de cinq à quinze jours sécrètent en effet, grâce à des glandes dites "pharyngiennes", situées dans la tête, cette gelée qu'elles déposent directement dans la bouche de la reine, ou dans les cellules royales pour l'élevage de nouvelles reines lorsque la colonie est orpheline, et dans les alvéoles qui abritent les larves.
On accélère la production de gelée royale, par l'orphelinage de la ruche.
Sachant que, si la reine meurt ou s'en va, les ouvrières se mettent à produire de la gelée pour nourrir les larves royales en attente de nouvelle reine, on trompe les abeilles en supprimant artificiellement la reine. On arrive à les leurrer pendant toute la saison et on ramasse ainsi jusqu'à 500 grammes par ruche entre mai et la mi-août.
La propolis
La propolis n'est pas une substance produite par les abeilles : c'est une sorte de résine qu'elles vont recueillir sur les bourgeons de certains arbres tels que les conifères, les peupliers, les bouleaux ou les saules. Mais elles ne s'en servent pas pour produire du miel, comme elles le font avec le miellat.
La propolis (d'un mot grec qui signifie "entrée de la ville") sert aux abeilles de mastic pour colmater les joints ou les interstices de la ruche, ainsi que pour consolider les cadres.
Elles l'utilisent également comme agent stérilisateur, comme revêtement antiseptique pour les rayons et les alvéoles avant que la reine n'y vienne pondre ses ufs, et même comme isolant parfait pour embaumer le corps des animaux, petits lézards ou papillons, qui se seraient aventurés dans la ruche et qu'elles ne peuvent pas évacuer.
Très visqueuse et tachante, la propolis offre une teinte qui peut aller du rougeâtre au marron verdâtre ; elle contient des résines, baumes, cires, pollens, tanins et huiles essentielles, ainsi que des oligo-éléments.
Récupérée sur les cadres de hausse, la propolis doit être purifiée pour recueillir sa fraction active, constituée surtout de flavonoïdes ; elle entre dans la composition de produits antiseptiques et bactéricides, qui n'ont plus rien à voir avec la cuisine et la gastronomie
La cire
La cire est un matériau à la fois assez rigide et assez souple, à la température ordinaire et sous faible épaisseur, qui permet à l'abeille de construire les alvéoles et les opercules, demeures des larves et silos à miel.
Parfumée, d'une couleur jaune ou brune agréable à regarder, cette substance est fabriquée par des ouvrières spécialisées, les cirières, dotées de glandes cérifères, à partir de nectars et miels.
En digérant des sucres incristallisables et des saccharoses floraux, notre hyménoptère synthétise des produits aussi différents que les miels adaptés aux spécialités des abeilles et les cires, en nourrissant cet insecte exclusivement de sucre de canne.
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